Sexe, Cinema, Poetry

Ca fait maintenant un an que M. m'a dit "Je ne t'aime plus". Nous vivons toujours ensemble, avec nos deux bambins. La vie est parfois cool, parfois moins. J'alterne entre des phases de bonheur retrouvé et de tristesse. M. est revenue vers moi plusieurs fois mais finit toujours par me dire " Non, ça ne marche pas, il ne se passe rien, séparons nous". Et nous refaisons alors chambre à part, et attendons. Nous avons visité des nouveaux logements ensemble, dans lesquels nous projetions éventuellement d'habiter tous ensemble, en formant un couple à nouveau, ou en n'en étant plus un...Ni elle, ni moi ne quittons le foyer même si M. l'a souvent envisagé sérieusement. La question n'est pas celle des enfants. Ou tout du moins, ce n'est pas la première pour moi. Ma question est la suivante: Que puis-je faire pour réconquérir M. ? Partir pour lui manquer? en espérant que l'effet souhaité sera le bon. Rester pour lui montrer ma constance? Et entrer en quelque sorte en résistance en attendant qu'elle se rende compte...Je n'avance pas. Depuis dix jours, M. m'a à nouveau rejeté, après que nous ayons essayé de faire l'amour. Pendant l'acte, je lui dis "donne moi tes lèvres". Elle s'est alors braquée, m'a dit non et a ajouté qu'elle ne pouvait vraiment plus faire l'amour avec moi. Je suis très triste depuis, j'y croyais... Maintenant, je veux lui écrire et n'y parviens pas. Je veux lui dire que je l'aime, que je la veux, que je l'a rendrai heureuse... Tout cela ne l'intéresse plus... Et moi? 

Nous sommes au lit, la journée est finie. Ça fait quelques jours que  M. retrouve ses petites attitudes à la fois étranges et prévenantes. M. a vu son psy. Celle-ci (c'est une femme) lui a expliqué combien il était important d'avoir des contacts physiques dans son quotidien, que cela nous apaisait...certes.
Pendant qu'elle me raconte ça, je repense au soir de la veille lorsque M. avait tapoté mes fesses nues en me disant "Oh, je voulais juste voir si tu avais ton boxer, parce que des fois tu dors avec, des fois sans"...Soit m'étais-je dis...c'est curieux quand même venant d'une fille qui dit ne plus t'aimer et ne plus avoir de désir pour toi?
M. continuait donc à capter mon attention, moi je sentais clairement que je pouvais l'approcher, qu'elle était prête à s'offrir. J'ai donc passé ma main sur son ventre, allant dans le sens de son propos, à savoir l'importance des contacts physiques. Elle ne me repousse pas. Mon cœur commence à battre la chamade...comme si j'étais un adolescent qui ose, après des mois de convoitise, enfin approcher la fille qu'il rêve de couvrir de son désir. M. se laisse faire, je lui caresse les seins et commence à l'embrasser. J'attends ce moment depuis plusieurs mois je crois et c'est très bon. Je passe au dessus d'elle et lui dévore la poitrine,"non, viens" me dit-elle alors que je m'apprêtais à lui faire un cunnilingus. Je viens donc en l'embrassant passionnément et me sens jouir en un rien de temps...eh oui  dommage, la pression sans doute...je l'amène tout de même à l'orgasme et nous restons collés l'un à l'autre un moment. Durant toute notre étreinte, nous ne nous sommes pas dit un mot. M. m'avait reproché il y a quelques temps de toujours parler pendant l'amour et de ne pas laisser les émotions se ressentir sans les nommer. Je me suis donc abstenu de toute parole. C'était inhabituel et donc un peu étrange. On était un peu génés tous les deux alors que nous avons fait l'amour ensemble probablement des milliers de fois (ou tout au moins un millier). Le lendemain, je l'embrasse avant de partir travailler  tout en sentant que nos pirouettes vont l'éloigner de moi...nous étions le 9 juillet 2010

Hier soir, ma sœur en larmes au téléphone. Son mec ne l'aime plus, elle, l'aime encore dit-elle. Une petite embrouille pour commencer et les grands mots pour finir. Je la réconforte comme je peux: "relativise, ne te prends la tête avec des grandes décisions pour l'instant, ça va s'arranger". C'est marrant comme on doit toujours répéter les mêmes choses dans ces moments là.
M. est sympa en ce moment, nos relations sont assez calmes, l'époque des tempêtes semble derrière nous pour l'instant. Les petits loulous sont extras. On leur impose un rythme de fou et ils suivent en faisant des micros siestes quand ils en ont l'occasion. Il fait encore super beau. J'ai fait les soldes. 4 t-shirts, un gilet. c'est la fête

Au restaurant,
- Je crois que je ne t'aime plus comme avant
- Ah bon, c'est possible
- Je n'ai plus de désir pour toi
- Tu es sûr? Ça peut revenir peut-être, on peut avoir des moments d'absence...
c'était il y a des mois...M. me disait sans me dire qu'il y avait ou qu'il y avait eu quelqu'un d'autre. Moi, je n'y voyais que du feu ou simplement, je ne voyais rien!
Ce soir, je me suis demandé si son désir pour moi n'était pas entrain de renaitre, s'il pouvait renaitre.
Hier, elle m'a embrassé sur la bouche sur la joue...mais pour me montrer comment l'enfant d'une amie avait embrassé son frère...ce n'était qu'une démonstration mais le baiser était bien réel, bien humide et m'a chaviré un instant.
M. prend sa douche, elle est souvent nue près de moi...Il faut dire qu'il fait chaud...Je regarde ses fesses, son dos, ses épaules.

il y a environ six mois, alors que nous étions en route pour aller voir un concert de Massive attack, dans une rue, réfugiés dans une cabine téléphonique, alors qu'il tombe une pluie battante:
- Je vais te quitter
- Ok, quittons nous, si c'est ce que tu veux
- j'en ai marre de toi
- Moi aussi j'en ai marre de toi
Dialogue banal de deux âmes qui se sont éloignées et ne se reconnaissent plus. Nous étouffions sous notre quotidien, nous nous en voulions l'un l'autre...Je me rappelle qu'à l'époque je pensais "j'aime pas ma vie!"

Marie est sortie ce soir, une crémaillère chez des amis...Je reste à la maison pour veiller sur nos petits...je regarde le 1/8ème de finale de la coupe du monde Espagne-Portugal...Je n'aime pas le foot et zappe sur Arte où on peut voir un documentaire sur une famille qui décide de ne plus utiliser de pétrole...tout un programme!

On se dit qu'on cherche une nouvelle maison ces temps-cis...pour construire quoi...je ne sais pas trop...une vie de famille avec un papa et une maman qui ne s'aiment plus.

ce soir, après la douche pour tout le monde, M. revêt sa petite combinaison marron, totalement échancrée, qui laisse découvrir, en fonction de ses postures, quasiment l'ensemble de ses petits adorables seins.
Nous sommes dans la chambre des enfants, elle me parle de ces jambes, je lui dis qu'elle a de jolies cuisses, elle me dit qu'elle les a rasées aujourd'hui, je passe légèrement ma main dessus une fois, puis deux, puis trois comme pour vérifier ses dires, elle me repousse. Là je retombe...Elle ne m'aime plus ou plus comme avant, elle ne me désire plus et nous ne nous touchons plus.
Et hier lorsqu'elle me disait comme pour rire "Arrête de me draguer" alors que je lui disais qu'elle était très bien emballée, je ne sais plus quelle position adopter, ni quelle envie avoir ou ne pas avoir. M. a sans doute raison, je ne dois plus la draguer.

je me pointe à Arras. Rendez-vous 21h chez moi elle m'a dit. Au départ, c'était plutôt: rendez-vous à l'hôtel de ville, en face de l'office du tourisme...on ira boire un verre histoire de faire connaissance. Moi, un rencard directement à domicile, ça m'allaît mieux. Se retrouver dans un bar, avec une inconnue, c'est sympa, mais chez elle, c'est royal! Donc, quand quelques heures avant l'heure, elle m'annonce que: "oh! empêchement de dernière minute, tu pourrais pas plutôt passer chez moi", autant dire que non, ça m'embêtait pas, au contraire.
J'arrive au 22 d'une rue dont j'ai oublié le nom. Chouette rue, beaux bâtiments, vue sur le beffroi. On est dans le vieux Arras, le lieu est accueillant. Je squatte un peu devant la porte, le temps de fumer une clope, de mâchonner un chewing-gum. Un drôle de type avec une tête ravagée se dirige vers la porte. Je me sens un peu con d'être là: "c'est qui ce type? Si ça se trouve c'est son mec". je me mets à marcher d'un air innocent qui ne peut tromper personne, du genre "je visite cette rue, il fait beau", "où "j'ai rendez-vous là, devant le 22 de la rue machin". Bon il rentre, tout va bien. Je prends mon téléphone à écran tactile et lance un appel à C. "je suis en bas de chez toi", d'une voix un peu suave, celle du mec sûr de lui et de son pouvoir de séduction. Elle me dit "j'arrive", j'attends sans même prendre le soin de me recoiffer. La miss débarque, je passe la porte. Une petite brune, aux cheveux courts (ça je le savais déjà). Je me demande un instant si on doit se faire la bise ou si ça sert à rien. C'est finalement ce qu'on fait, deux bises. Un instant de petite gêne: "Enchantée" "Viens,c'est par là". Elle passe devant dans l'escalier "c'est au premier", "'d'accord". Bien entendu, je profite de ma position pour mater un peu ces fesses: "pas mal du tout".
L'appartement est tout simplement immense, parquet au sol, cheminée au mur, étagères avec livres...

Une fois entré, elle m'explique qu'elle doit finir un travail, il traine plein d'article de journaux sur une table...Je la regarde s'activer, elle s'applique. J'enlève mes chaussures (une vieille habitude dès que je rentre quelque part) et je commence à visiter l'appartement. Je regarde les livres, les disques, essaye un fauteuil et elle, s'applique. Elle m'explique que c'est urgent, un travail à finir pour demain... Soit. On discute quelques heures, elle m'explique que sa vie ne lui va plus, je l'écoute et finis par l'embrasser... Nous finissons dans le lit conjugal, c'est à chier, je dors là, nous prenons le petit déjeuner ensemble pendant qu'elle se demande si nous nous reverrons. j'essaie de donner le change, sort fatigué et soulagé, monte dans ma voiture en me demandant ce que je lui enverrai comme message pour lui expliquer que c'était un coup d'un soir...

Je la regarde s'activer dans l'appartement...mes yeux se posent sur ses fesses, son dos, ses épaules...je crois que je la désire à nouveau ou bien encore plutôt, je ne sais plus. M. et moi ne sommes plus ensemble. On est séparés depuis maintenant quelques mois. On a deux enfants, mignons à souhait évidemment. Par commodité et aussi parce qu'on est à la dèche, on a décidé de malgré tout continuer à vivre sous le même toit. Je trouve ça curieux. On est devenu un couple qui n'est plus un couple, qui fait presque tout comme un couple mais qui ne fait plus l'amour. M. tricote, fait de la couture, déprime, rit, reprend le travail, voit des copines, des copains, s'occupe de nos enfants, boit du lait avec du thé earl grey dedans. Je la regarde. M. change de robe 20 fois avant de sortir. M. met du rouge à lêvres. Je la regarde en me demandant ce qui cloche, je me demande pourquoi nous ne sommes plus ensemble, qu'est ce qui a fait que le lien est rompu. J'ai merdé tant que ça? On a merdé? On était pas compatible plus longtemps? Ou simplement, l'amour s'en va et il faut juste lui faire un signe d'au revoir en lui criant "à la prochaine!".